lundi 14 octobre 2013

Le Mauvais Sujet Repenti

À une époque où pour écrire une chanson trouver un thème était une règle absolue, c'est la star de tes grands parents qui avait les fesses bien installées sur le trône du rap game : Georges Brassens.


Et quels thèmes. Ici, Brassens raconte sa rencontre avec une péripatéticienne qu'il sent plutôt débutante, et se donne pour mission de l'aider à développer son activité. Tel un business developper au profil linkedin fourni, il va donc la coacher pour permettre un rendement maximal des capacités de celle aux "hanches pleines". Il est comme ça, Georges, toujours prêt à aider son prochain tant que ce n'est ni un flic, ni un curé, ni une bonne gens.

Toujours loin de la vulgarité, c'est par son plein d'audace, d'humour et de couilles que la plume frappe. Brassens arrive à avoir une vision pleine de recul, comme quand ta grand-mère rit de tes chagrins d'amours qui te paraissent grave. Peu de choses sont graves dans son univers, tant que chacun peut faire son chemin de son côté comme il l'entend. Il peut parler de putes, de conneries entre potes, de l'amour qui disparaît si on s'engage trop, de cocuification, de la bêtise humaine, de la mort, il ne nous laisse que l'impression d'avoir fait ou subi une bonne blague. Finalement quand Georges chante, c'est un peu comme si un pote te raconte une bonne histoire qui lui est arrivée (au siècle dernier).

Selfie avec son lolcat, before it was cool

Alors bien sûr il y aura toujours ceux qui diront que c'est vieux et qu'il parle de manière compliquée. À ceux-là je n'ai qu'un conseil, tournez vous plutôt vers du Benabar, ou vers ce nouveau groupe à la mode dont tous les blogs que tu suis sont friands, avant qu'il ne soit remplacé par le suivant et dont on ne saura dire lequel a fait quelle chanson.
Georges avant tout c'est un poète qui mettait ses poèmes en chanson pour s'amuser. Mais quelle musicalité dans le rythme de ses strophes, y'a pas un pet de travers, rien qui dépasse, tout est calculé au centimètre et se calque parfaitement à la musique. On est loin d'un Rohff qui n'écrit pas assez bien et laisse son flow galérer à tout faire rentrer dans son 16.
Georges passe du familier au soutenu sans raccourcis avec une richesse linguistique et une perfection lexicale qui font de lui, le prince du Bled.



De toute façon nous aurons le temps d'en reparler, je vous laisse en bonne compagnie pour découvrir la suite de l'histoire.